Le voyage vit une crise identitaire
Peut-on encore voyager ?
Peut-on encore voyager? La Covid19 nous surprend dans notre toute puissance, dans notre toute jouissance. C’est une crise planétaire, à l’image du monde que nous vivions.
Elle est, selon les scientifiques, économistes, penseurs, philosophes et politiques, sans précédent. Personne, ni aucune activité, ne sera épargné.
Quelles en seront les conséquences alors que les mutations étaient déjà largement en cours ? Dans ce contexte il faut s’interroger :
Continuerons-nous à voyager ?
4 milliards de personnes se sont confinées dans le monde en un temps record. Conscientes, en un clignement d’œil, de notre fragilité, de la fragilité de notre espèce.
Cette fragilité va-t-elle porter le principe de précaution et le « zéro risque » en haut de nos valeurs ? Durablement ? Sûrement, en tous cas, de nos attentes à court terme.
Dans ce contexte, voyager a-t-il encore un sens ?
Tous nos dogmes volent en éclat ! Économiques, financiers, budgétaires, sociaux… les uns après les autres ils sautent comme des verrous.
Mais derrière, c’est l’inconnu.
Le monde vivait déjà sous pression.
Nous vivions déjà dans un monde sous pression :
– pression du changement climatique, d’un environnement meurtri, du clivage de l’accès aux ressources,
– pression des mutations énergétiques,
– pression des innovations et des disruptions qui fracassent des statu quo bien installés,
– pression de la destruction créatrice sur l’emploi, des valeurs de notre société, de l’éducation, de l’accès au niveau de vie (occidental) tant convoité,
– pression sur nos modes de vie (mobilité, consommation, nourriture),
– pression des mutations sociales et sociétales.
Nous vivions avec une forte priorité donnée à la santé, à la sécurité. Nous sommes justement balayés sur ce sujet… Reléguant tous les autres au rang « d’options », à commencer par la liberté de circuler.
Le pire des scénarios : La peur et le repli identitaire.
Alors que Trump bâtissait déjà son mur, toutes les frontières se sont fermées. Nous nous interrogeons tous sur les conditions de réouverture, même dans notre Europe intra Schengen.
On voit se profiler des « droits de circuler » entre 2 régions en France. Il y a un risque de fragmentation des populations, des régions, des pays.
Un nouveau clivage pourrait apparaître, laissant libre de circuler les personnes immunisées, et en quarantaine les suspects. C’est le doute.
Et la peur renaît au cœur de ces interrogations. Et nous savons le mal que peut faire la peur.
Retrouverons-nous nos libertés les plus simples comme celle de circuler ?
La COVID19 est devenue le fer de lance d’une révolution sociétale mondiale qu’on nous promet comme la plus importante après l’écriture et l’imprimerie et l’avènement du numérique.
Sauf que nous sommes entre 2 mondes qui coexistent et pensions avoir le choix entre le meilleur des deux.
Nous pensions que le monde nous appartenait et que sa course se résumait désormais à la simplicité. Tout, tout de suite. Notre culture devenait celle du moindre effort.
Le voyage est montré du doigt aujourd’hui. Son développement est mis au pilori à cause de ses excès. Voyager devenait une course à l’image, une accumulation et une démonstration narcissique exacerbées par des réseaux sociaux omniprésents.
Il a été entrainé dans une surconsommation destructrice.
Nous nous sentons coupables aujourd’hui, au point de nous demander: « doit-on encore voyager ? »
Quand on a le voyage comme passion, le goût d’entreprendre, une attirance prononcée pour la prise de risque, l’envie d’innover ancrée en soi, doit-on se résoudre et se plier à la peur et au repli ?
Quel est le sens du voyage ?
Trop longtemps l’activité touristique s’est exprimée en chiffres: Nombre de touristes, part du PIB, nombre d’emplois, dépenses moyennes, panier, croissance.
2019 a battu tous les records… en chiffres !
Le premier résultat, c’est la concentration de touristes. Venise, Paris, le Mont Saint Michel… La course nous emmène à augmenter ce qui marche aujourd’hui.
Big is beautifull ?
Regardez ces immenses et immondes paquebots qui s’échouent sur les côtes et dont le capitaine fuit le premier. Quelle faillite !
Nous ne pouvons donner de leçons, juger telle ou telle manière de voyager, tant la chaîne des responsabilités est longue.
Mais le virus nous en donne une : plus on sera concentré, plus on sera fragile !
Et c’est un changement de paradigme.
On va revoir nos valeurs.
Revenir à l’unique, à l’unité.
Mais le plus grand des dangers nous guette: La face sombre de la nature humaine, guidée par la peur et l’ignorance = le repli identitaire
Car en mettant la liberté sous contrôle, avec une seule voix, les certitudes se figent, on se défausse de nos responsabilités et ça nous empêche d’imaginer le changement.
Le repli identitaire et les interdits sécuritaires nient toute innovation, toute mutation, stressent l’imagination et étouffent le changement.
Le voyage doit se replacer dans sa mission.
Le voyage est découverte. Son objectif est de montrer ce qui est caché, ce qui paraît inaccessible, ce qui fait penser, ce qui fait réfléchir, s’émerveiller, s’éveiller.
Le voyage est dépassement de soi !
Le voyage est une composante naturelle de l’homme.
Notre civilisation est celle de la découverte, de la recherche, de l’innovation, de la curiosité, du développement des connaissances, de l’éveil des consciences, de la liberté et du partage.
Le voyage trouve sa source dans la quête de subsistance, de sécurité, de bien-être, de connaissance et d’élévation spirituelle.
Le voyage a besoin de sens.
Il doit montrer les différences de modes de vie sans les imposer, il doit montrer la beauté de la diversité des cultures, faire réfléchir à soi, aux autres, à nos sociétés.
Les anciens disaient « Nul n’est prophète en son pays », Pourquoi? car un regard neuf peut sembler philosophique. Le voyage est une prise de recul.
Oui, le yoga dans son salon peut apporter du recul. Passer la tondeuse ou le Karcher aussi.
Le voyage est Rencontres et Tolérance.
Quel que soit votre métier, vos centres d’intérêt (musique, littérature, cinéma, architecture, business, psychologie, sport,…), voyager, vous enrichit.
Le voyage c’est l’essence de la culture et de l’ouverture d’esprit.
S’il y a bien une activité humaine qui a du sens, c’est voyager. Ça devrait faire partie du cursus scolaire très tôt, bien avant les Erasmus et autres échanges universitaires.
Le voyage c’est aussi la recherche de l’intensité!
Voyager restera le meilleur antidote ou, devrais-je dire, « vaccin » au repli, à la peur et à la face sombre de l’homme en perte de repères.
Mais que faire quand l’activité est à l’arrêt?
Penser un redémarrage à l’identique serait l’erreur à ne pas commettre !
Pouvons-nous imaginer une nouvelle approche ?
Ce sont les facteurs d’anticipation que nous devons prendre en compte dans cette période de sidération et d’arrêt de l’activité.
- Que vont faire les voyageurs ?
- Qui sont désormais les voyageurs ?
- Tous ceux qui ont des réservations pour ces prochains mois partiront-ils ?
- Accepteront-ils de reporter leur voyage ?
- Chercheront-ils des alternatives pour cet été ?
- Ou au contraire devront-ils se serrer la ceinture tant la crise aura été dure ?
On nous parle de guerre, mais celle-ci finit toujours. Or, désormais, nous comprenons qu’il faudra vivre avec ce nouvel « ennemi » et adopter une nouvelle approche.
Une nouvelle approche personnelle pour nous, nos familles, nos relations avec nos amis, notre maison, nos habitudes.
Alors voyager aussi devra évoluer avec de nouveaux besoins aux passions certainement apaisées ou différentes.
L’organisation mondiale du tourisme (OMT) continue avec ses chiffres et prévoit 30% de baisse dans cet article. Ce chiffre est forcément erroné. Mais que doit-on lire, attendre au-delà des chiffres ?
Voilà notre vision :
Où est la découverte quand on ne part que sous la stimulation d’un prix sur booking.com ?
Où est le partage quand on ne sort pas de son hôtel épinglé d’étoiles bidons, et qu’on reste allongé sur son transat entre les chips et la Pinacolada?
Est-ce qu’une expérience quasi identique à celle qu’on peut avoir à côté de chez soi, est une expérience utile et nécessaire ?
À quoi bon traverser l’Atlantique pour tirer la queue du Mickey à Orlando ou à L.A quand on habite en France et qu’on peut faire la même chose chez nous?
Et je vais plus loin : À quoi bon voyager à renfort de gros chèques pour passer de l’aéroport à une voiture noire au vitres teintées qui vous dépose devant votre hôtel, ne s’adresser aux personnes que pour commander un verre, se plaindre de la clim, sauter toujours dans la même voiture, traverser un musée ou un temple au pas de course… et vivre une expérience à huis clos pendant 15jours ?
Est-ce uniquement pour affirmer » j’ai fait le Cambodge! » à son prochain dîner? Cela a-t-il encore un sens?
Voyager est au sommet de la culture.
L’industrie en a fait une superproduction facile, accessible, divertissante poussée par l’évidente valeur évoquée plus haut pour l’individu. Superproduction facile à vendre dans notre société saturée de réseaux sociaux.
Comme l’explique Vincent Kassel pour le cinéma dans une interview, le voyage est devenu : vendre des sacs Louis Vuitton aux chinois et des hôtels pas chers à Majorque, s’agglutiner sur la Place Saint Marc à Venise ou, pire encore, se parquer dans un bateau Costa Croisière.
Est-ce la fin de la disneylandisation du voyage ?
Gageons que ces voyageurs n’auront plus envie de voyager comme cela. La prise de conscience collective nous amène à penser nos actes et donc nos voyages. Car nous ne renoncerons pas à voyager.
Il était à la mode de penser global et d’agir local, désormais nous agirons local pour partager cette action globalement.
Il s’agit donc pour nous de promouvoir le voyage tel qu’il nous passionne et d’inspirer une nouvelle approche.
Nous devons stimuler la demande et innover en prenant appui sur nos valeurs.
Nous allons réinventer l’offre pour proposer des alternatives à nos voyageurs déjà engagés tant que les frontières et la mobilité ne se libèrent pas à 100%.
Nous devons prendre en compte ce besoin de sécurité sanitaire ET ce besoin de Voyage.
Nous nous mobilisons pour trouver des voyages moins loin, en France ou en Europe. Nous nous mobilisons aussi pour être réactifs car ce sera la clé pour permettre aux voyageurs de s’évader.
Nous repensons le chemin des possibles.
#voyagerdemain
UNE PLATEFORME COLLABORATIVE QUI AGRÈGE TOUS LES SERVICES NÉCESSAIRES À LA PRÉPARATION D’UN VOYAGE SUR MESURE AVEC POUR APPUI UN CONCEPT QUI CONNECTE LES VOYAGEURS À DES EXPLORATEURS.
Les voyageurs
- Vivent des expériences authentiques de voyages sur mesure, avec un temps court de préparation, un budget limité et une grande agilité.
- Sont conseillés par des particuliers experts et passionnés.
- Ont la possibilité de devenir à leur tour des explorateurs dès lors qu’ils sont experts d’une destination.
Les explorateurs
- Valorisent leur propre expérience terrain et cultivent leur passion.
- Vendent leur expertise à MYYETI puis directement aux voyageurs.
- Rejoignent, enrichissent et développent la communauté explorateurs & voyageurs.
Comment ?
Grâce à la puissance du réseau de nos explorateurs actuels et ceux que nous recherchons pour la destination France et pour les pays européens qui s’ouvriront (Grèce, Portugal, Suisse, Croatie, Slovénie,..)
Notre objectif : l’agilité, la réactivité, la flexibilité.
Dans le cadre de notre vision du voyage :
- Tolérance.
- Rencontre, partage.
- Respect des autres, de leur culture, de leurs modes de vie, de leurs ressources, de leur bien-être et de leur environnement, et cela, sans aucune contrainte.
- En cherchant à découvrir, instruire… partager sans imposer, et en se mettant à la portée de tous.
- En renforçant la cohésion, en soulignant diversités et similitudes, en ouvrant les esprits.
- En concrétisant l’imaginaire et le merveilleux
- Curiosité, innovation, éveil des consciences, liberté, bien-être, dépassement de soi.
En répondant à l’incertitude par l’Intensité !
Le voyage a été un moteur de l’Humanité et de sa prospérité. Il doit devenir un moteur de sa responsabilité et de son développement.
Les touristes vont disparaitre, vive les voyageurs !
#voyagerdemain
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