Le Portugal authentique
Lisbonne, point de départ pour une virée au Portugal
Lisbonne est devenue une capitale hype. Toute l’Europe semble (re)découvrir sa beauté, son ambiance et l’histoire romanesque d’un pays intense en plein renouveau. Mais ses secrets commencent à être largement éventés. Tandis qu’au Sud l’Algarve draine un tourisme de masse tout l’été et qu’au Nord, Porto et sa riche vallée du Douro connaissent beaucoup de succès, l’Alentejo est encore en dehors des circuits classiques.
Voilà pourquoi on adore cette région, un peu à l’écart, si simple. Le luxe, ici, c’est l’espace et la sérénité.
Le temps s’effile au rythme des escapades gourmandes, culturelles, artisanales ou natures.
Où trouver en Europe autant d’élégance si simplement accessible ?
On sort de Lisbonne plein Est vers la frontière espagnole, à travers l’une des campagnes les plus calmes d’Europe. Le trafic disparait et le paysage s’épure, mes muscles se détendent et une sensation de simplicité et de sérénité s’installe.
Bienvenue en Alentejo ! La région occupe un tiers de la superficie du Portugal pour seulement 7% de sa population.
Cette terre « au-delà du Tage » se cale dans une beauté simple, minimaliste et ça fait du bien.
On se sent loin des strass et des fêtes de la Riviera, du périphérique ou des tours encombrant l’horizon. Les pâturages et les champs de blé alternent avec des vignobles, des oliviers et des forêts éparses de chêne-liège. La région est le producteur de liège le plus important au monde. De temps en temps, une petite ville blanche apparaît, au sommet d’une colline, un château médiéval ou une ferme aux murs blanchis et aux encadrements aux nuances d’ocre.
Evora est notre première étape.
À 1h30 de l’aéroport de Lisbonne, nous sommes plongés dans le coeur historique de la région. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Evora est le témoin de l’âge d’or du Portugal. Vingt siècles d’histoire s’y lisent. Des remparts médiévaux, sa cathédrale et son cloître, le temple romain et une place centrale vivante à cette saison, et ses restaurants authentiques et charmants en font une halte de choix. Flâner et se perdre dans ses ruelles est un réel plaisir. Les couleurs, les petites boutiques s’étirent autour de la place et grimpent jusqu’au petit sommet qui domine la campagne alentour. Le soir, la ville prend de couleurs douces, de l’orange au rose.
Evora est parfois appelée «cidade-museu», la ville musée. Les remparts y font certainement beaucoup pour « l’imperméabiliser » au changement. Mais c’est aussi une ville universitaire – ils sont 10 000 étudiants pour 50 000 habitants – et c’est peut-être ça qui fait de l’automne une période parfaite pour la visiter et comprendre cette énergie nouvelle.
Des bars design et des boutiques chic/modernes apparaissent parmi les pâtisseries traditionnelles, les quincailleries anciennes et les magasins de lingeries de couleur chair pour les madames :).
Le sculpteur Marcel Duchamp y a exposé à l’avant-gardiste Espace d’exposition Eugénio de Almeida près de la Cathédrale.
Bref, on se surprend à sortir des cadres que nous nous étions crus malins d’avoir parfaitement compris. Un mélange de style comme j’adore.
À la lumière de la fin d’après-midi, nous filons vers Arraiolos, 30 mn d’un parcours au milieu des champs nous permettent de rejoindre ce petit village perché, lui aussi sur une colline. La couleur, ici, c’est le bleu ! La bourgade est réputée pour ses tapis tissés à la main (Tapetes), largement inspirés par les perses. Un artisanat qui serait apparu au XIIe siècle.
On remonte le temps, tout est calme.
Même le café animé par un match de foot se fond dans l’ambiance. Un chat longe les murs, le regard en coin, ils nous surveillent.
Notre seconde étape est la ville médiévale de Monsaraz.
En route, nous nous arrêtons déjeuner à Herdade do Esporão dans un domaine privé de 1 800 hectares créé en 1267 après la conquête des Maures. Ancienne ferme produisant du blé, elle compte maintenant 600 hectares de vignes et présente actuellement quelques-uns des vins les plus intéressants du Portugal sous l’égide de l’oenologue australien David Baverstock. Le lieu est magnifique, pas tellement bon marché par rapport à ce dont on a l’habitude, mais ça vaut la peine.
Monsaraz a été fondée bien avant l’arrivée des Maures au VIIe siècle, elle leur fut reprise en 1167 par Gérard Sans Peur et donnée aux Templiers pour les remercier. Perchée sur un promontoire, elle surplombe la campagne. Son château domine les routes sinueuses, les oliveraies et le barrage d’Alqueva. Murs irréguliers blanchis à la chaux, habitants figés sur leurs chaises, le regard perdu à l’ombre d’un chapeau sans âge, nos pas résonnent sur les pavés et semblent troubler une paix figée, elle aussi. Nous décidons de rejoindre notre halte chic au São Laurenço de Barrocal.
Notre hôtel est une ancienne ferme de 780 ha dont la restauration a été supervisée par l’architecte Edouardo Souto de Moura, prix Pritzker et le design intérieur Anahory Almeida. C’est une échappée rêvée de tout citadin.
On se réveille le matin au milieu des chênes, des oliviers et des vignes. La nature est omniprésente, c’est rare de se sentir plongé comme ça. La simplicité et la douceur de l’accueil y participent pour beaucoup. Tous nos sens sont stimulés : une balade à travers les jardins odorants, une chevauchée sur le domaine, un verre de vin de la maison, les tomates du potager bio, un massage au spa, un plongeon dans la piscine…
tout va bien 🙂
Nous gagnons alors la côte, et descendons vers le sud. Non loin de Villanova de Milfontes, nous préférons le calme d’une Herdade à la ville qui vibre au rythme du surf et des fêtes qui le célèbre :).
Et nous avons découvert une vraie pépite !
Nous voilà à Odeixe.
Il ne suffit pas d’avoir les moyens pour trouver une maison d’hôte élégante, chaleureuse, calme, au milieu des collines et des prairies. Un décor idéal pour apprécier une modestie rare qui lui confère le luxe ultime de vous faire sentir à l’aise, bien, serein. On a envie de gaieté et de lézarder. Tout est sain et décontraction.
Tout ce petit monde, qui n’est pas là par hasard, se retrouve dans la cuisine. Les saveurs de l’Alentejo se mêlent aux discussions. On devine déjà notre bonheur lors du prochain repas. Jus de fruits frais à partir des oranges et mandarines du jardin, et tous les délicieux produits sont tous issus de l’Alentejo, la région la plus agricole et la plus bucolique du Portugal, l’océan à perte de vue.
Finalement c’est simple le luxe !
Direction Alcacer Do Sal pour notre dernière étape.
À quelque minutes de Comporta qui devient la station balnéaire à la mode, nous préférons échapper aux moustiques particulièrement voraces le soir et prendre un peu de recul en allant un peu dans les terres découvrir encore un bel hôtel dont le Portugal a le secret. L’élégance est partout, simple et accessible.
Nous avons découvert des spots simples, riches d’une élégance complètement sous-estimée. Le Portugal jouit d’une image de sympathie, d’accueil mais la caractéristique la plus remarquable que nous sommes heureux de souligner, c’est : l’élégance !
Hors des circuits du guide du routard, le Portugal a beaucoup à offrir :
des vins et des saveurs exotiques, des villages éparses au fil des petites routes sinueuses, des châteaux, des cathédrales, des boutiques charmantes traditionnelles ou design, le Portugal a dépassé ses propres clichés.
Aujourd’hui, nous rentrons persuadés de revenir ! Lisbonne est à nos portes, en 1 heure (c’est à dire le temps qu’il faut pour rallier Paris depuis ses aéroports), nous nous retrouvons immergés dans l’histoire, l’élégance, l’architecture et la gastronomie.
Le printemps ou l’été sont parfaits pour découvrir une région encore sous les radars (pas pour longtemps).
C’est sûr, je surveille le prix des vols et j’y retourne en famille ou entre copains !
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